. |
1.1- Service personnel
et familial |
134 familles du quartier se présentent
au centre chez l'assistante sociale pour des demandes d'aide variées,
certaines ponctuelles, d'autres nécessitent un suivit à long terme.
30 cas de ces familles sont pris en charge selon des plans d'intervention
bien précis et planifiés à l'avance. |
Voici quelques exemples des cas suivis:
Une femme de 30 ans, mariée à un homme du
même âge et ayant 3 garcons, se présente chez l'assistante sociale,
déprimée et effondrée.
Le père les bat tous violemment. Les deux aînés sont scolarisés
- le petit de 3 ans et demi ne parle pas. Des entretiens avec
la dame , ainsi qu'une intervention psychosociale, l'amènent à
être moins dépressive plus à l'aise avec elle-même et plus forte
aussi.
Après l'étude de la situation familiale nous avons diagnostiqué
que le refus de communiquer du benjamin est dû à un traumatisme
.
Le petit garçon est pris par l'assistante sociale chez le psychologue.
La dame, qui est victime de la violence conjugale, participe au
club des Mamans ainsi qu'au groupe de français. L'objectif étant
: son épanouissement et la hausse de son estime de soi ainsi qu'
une socialisation qui constitue un échappatoire, face à la violence
de son conjoint.
Actuellement, le petit garçon commence à parler et à communiquer
, grâce à l'attention reçue par le centre.
Un garçon de 13 ans est violé , battu et maltraité
par son père. Il est dépressif à cause de tous les mauvais traitements
reçus. Il est suivi de près par l'assistante sociale qui travaille
en coordination avec son psychiatre.
Les entretiens individuels se font au niveau de l'enfant, de la
soeur et surtout au niveau des parents.
Il est resté pendant un an sans école à cause de ses problèmes
psychologiques. Le garçon a été placé par l'assistante sociale
, en internat dans une école technique (KAFAAT) , ou il a démarré
des études en stylisme.
Dans un milieu plus "sain" il apprend un métier afin de devenir
indépendant.
Ce placement a nécessité un long travail auprès du père afin qu'il
accepte de relacher son emprise sur son fils. Il a rejoint aussi
le groupe des adolescents, les samedis après-midi.
Un contact avec un avocat était fait dans le but de se renseigner
si une loi existe pour protéger l'enfant de son père violent.
Sa soeur , adolescente de 16 ans , a subit aussi la violence du
père, a quitté l'école (classe de 6ème) durant une année sans
rien faire.
Après un suivi auprès d'elle et de ses parents, elle a accepté
de retoumer à l'ecole et à voulu aller en internat (avec l'accord
des parents), pour fuir l'ambiance familiale malsaine...
Actuellement elle apprend une profession qui lui permettra de
devenir indépendante.
Une femme de 29 ans, a commencé à fréquenter
le centre suite à une demande de parrainage Belge.
Un jour, au bord de la dépression , elle a craqué ! Son mari
est alcoolique et rentre très tard chaque soir ivre. Il la
délaisse ainsi que ses enfants et ne lui donnait même plus de quoi
se nourrir . EIle a pris l'habitude de venir régulièrement au centre
s'épancher. Un jour elle est arrivée enflée et en larmes. Il l'avait
battue.
Là une intervention psychologique était urgente.
Peu à peu , nous lui avons appris à se défendre , à devenir
forte , à se protéger mais surtout à protéger les enfants et spécialement
l'aînée qui était devenue" le bouc émissaire" de
cette situation.
Elle a commencé à surmonter sa dépression quand elle a réalisé l'importance
de son rôle auprès de ses enfants .
Le processus du travail psychologique a été long.
Des changements positifs se sont produits.
La violence a disparu peu à peu.
Les enfants ont été parrainés et la fille ainée a fait partie
du groupe des Etudes Surveillées et du Club d'enfants . Ces activités
, hors de la maison ont permis d'atténuer les traumatismes qui marquent
les enfants à jamais.
Cette année, les filles ont été placées chez les soeurs du Bon Pasteur
où elles vont à l'école des Saint Coeurs. Une bonne éducation
leur a été assurée.
Le service social travaille en coordination avec le psychologue
et l'assistante sociale de l'école car la fille aînée est
traumatisée .
- Actuellement elle est heureuse à l'école -.
Quant à la maman , elle fait partie du Club des femmes, a des amies
dans le quartier et a pu dépasser sa dépression.
Famille composée de trois enfants en bas âge,
vivant dans des conditions de pauvreté.
L'aînée est épileptique .
Les deux filles ont de bons résultats scolaires mais le père veut
à tout prix qu'elles soient premières de leur classe, sinon il les
bat. Il avait aussi l'habitude de les faire étudier et de les battre
pour un rien.
Cette violence s'est répercutée sur les filles et leur rendement
scolaire. Ce qui constituait un cerde vicieux. Alors les deux filles
ont été inscrites au programme des Etudes Surveillées, au centre.
Leur placement a été bénéflque et elles se sont épanouies (n'étant
plus constamment battues).
Des entretiens individuels avec le père ont donné des résultats
positifs.
Il a réalisé que le résultat de ses filles était excellent et qu'il
n'était pas indispensable qu'elles soient premières et battues pour
arriver à ce résultat.
Une des filles a été classée première dernièrement et son père lui
a acheté un beau cadeau pour la récompenser et l'a félicitée . Quant
à la mère , elle est malade depuis plusieurs années
.
ElIe était déprimée , car son mari la maltraite et la bat parfois.
Après une intervention sociale et une orientation médicale auprès
du couple, la femme se fait traiter et son mari prend soin d'elle
convenablement.
Grâce à cette intervention l'ambiance familiale est
désormais sereine et calme.
Ces quatre cas représentent un exemple
de l'intervention sociale planifiée et à long terme. Le but
final étant I'autonomie personnelle et familiale. Le Service
Social travaille aussi sur l'Orientation médicale vers des
institutions médicales et des ONG. Exp:
une dame qui avait subi une opération à la tête à
la suite d'une tumeur de cerveau , a besoin de séances de
physiothérapie . Faute d'argent elle est incapable de se soigner.
L'assistante sociale l'a orientée vers" l'Arc en Ciel "où
elle pourra les faire à un prix dérisoire.
Comme nous le remarquons, la violence est trés répandue dans
ces milieux et elle est subie par la femme et les enfants . Les
femmes victimes de violence conjugale en général, réagissent par
un sentiment d'impuissance. Alors elles viennent au centre avec
leurs enfants , parce qu'elles se sentent menacées dans leur intégrité
physique et psychique .
EIIes ont besoin d'être écoutées et aidées dans ce qu'elles
traversent.
Nous leur offrons notre aide nous les intégrons ainsi que leurs
enfants dans nos activités, nous les sécurisons et les aidons à
réagir, à ne plus trop accepter d'être des victimes apathiques.
Mais le terrain est infertile : aucune loi , aucune institution
ne les protège.
II ne reste alors qu'une solution :
Inviter les femmes à se dévictimiser, leur donner le pouvoir
qui leur revient sur leur vie.
Mais, tant que l'implicite de cette violence ne sera pas dénoncée,
toute cette souffrance sera maintenue sans aucun espoir de changement.
|
|